« Prenez quelques grandes inspirations ventrales, et à mon signal, fermez les yeux…
Je ferme les yeux, pleine d’espoir que cette session d’hypnose régressive me permette de reconnecter ma libido… Nous en avons tellement besoin mon compagnon et moi !
Derrière mes paupières closes, je sens que je m’enfonce à l’intérieur de moi. C’est d’abord un peu flou, puis progressivement, je distingue… Je me retrouve devant une maison, une sorte de maison avec une grange blanche… un toit pas très bien entretenu… On dirait le début du siècle passé…
Je me demande un peu ce que je fais là, car étrangement je me sens dans la peau d’un homme, or je suis une femme – couchée chez ma Thérapeute – . Il me faut un peu de temps pour laisser les images, les sons, les ressentis émerger, on me dit de respirer…
Et soudain, je prends conscience que je suis devant la maison où j’habite : ma maison. En tous cas, celle où cet homme a jadis habité. Ça me semble réel, comme si en effet, j’étais bel et bien cet homme…
Les choses se clarifient encore… j’entends un bruit… une femme crie, on dirait une voix connue, mais que je ne distingue pas directement. Et puis soudain, ça m’apparait : il s’agit de ma femme ! Elle fait des cris, des sons en réalité, qui semblent venir de la grange.
Je m’y dirige, et soudain, je prends conscience qu’elle est là, seule, occupée à… ce n’est pas clair, puis d’un coup, ça m’apparait : elle est en train d’accoucher ! On dirait qu’elle me demande de l’aide… mais je me sens incapable de bouger, les bras ballants, comme inerte. Je dis « je » mais en réalité c’est cet homme qui se sent incapable de bouger…
Je ressens une peur m’envahir, en réalité l’envahir… Ma femme crie pour recevoir de l’aide et je ne peux l’aider… je ne bouge pas… c’est au-dessus de mes forces… !
Une immense culpabilité m’envahit…
-Décrivez moi cette peur, me demande la Thérapeute ?
Et d’un coup, une cascade de compréhensions apparaissent : il s’agit de la peur de la Vie… Je m’observe, comme ahuri, inerte, paralysé par cette peur de la vie qui arrive.
S’enregistre dans mes structures énergétiques que je suis immobilisé par la vie ! En tous cas, jadis, ce fut ainsi…
La Thérapeute me fait quitter cet espace pour m’amener dans un endroit où les prises de conscience, qui agissent sur tous mes corps, surgissent : le lien entre cette mémoire cellulaire qui est réapparue et ma vie actuelle dans laquelle, je me suis vue si souvent immobile devant des situations pourtant si importantes pour moi.
Cette incapacité à aller vers la vie, je la connais si bien : elle se traduit chez moi par une fuite continuelle de tout ce qui se rapproche de près ou de loin à la Vie.
Une tendance à fuir dans le travail, les « tu dois », « il faut »… Car ainsi, ça me protège d’affronter cette partie de moi, qui veut vivre, mais qui en vivant réactive cette mémoire douloureuse de mon incapacité à agir et de cette culpabilité de ne pas y être arrivé !
Un soin s’opère, les émotions se vivent, tout cela avec l’aide conjointe et bienveillante de la Thérapeute et de mon « moi supérieur ».
Je ressens que la culpabilité était logée dans mon ventre. Elle bloquait ma libido, l’élan de vie. Le corps se relâche, je respire à nouveau… Je ressens l’énergie couler dans mes bras, comme si la mobilité revenait… L’énergie commence à travailler dans le bas ventre.
Suis-je enfin libre de cette carapace d’immobilisme ?
Je reçois le message : « La vie est mouvement »…
Mon corps accueille, je ressens de la joie dans mon bas ventre.
La Thérapeute m’emmène dans un futur où je me vois aller vers mon compagnon, spontanément, demandeuse d’intimité avec lui… Ca emplit mon corps d’une joie encore plus profonde.
J’ouvre les yeux… Merci !